”Une super idée”, “Une chance pour lui”, Un choix d’image” : comment est perçu le retour de Thierry Henry en France ?
Thierry Henry va faire son retour en tant qu’entraîneur espoir à la FFF.
- Publié le 22-08-2023 à 11h33
- Mis à jour le 22-08-2023 à 11h44
C’était dans l’air, c’est désormais officiel : Thierry Henry est devenu l’entraîneur des espoirs français. L’ancien assistant de Roberto Martinez aura une double casquette puisqu’il aura pour mission de mener sa sélection pour l’Euro 2025 et ramener l’Or olympique dans un an. Un challenge aussi excitant que compliqué. Dans l’Hexagone, le deuxième meilleur buteur de l’histoire du pays a une histoire un peu tourmentée.
En France, ce retour suscite l’enthousiasme… et une forme de méfiance. Si, en terme d’image, le choix ne fait pas débat, Thierry Henry devra aussi convaincre que ses qualités d’entraîneur sont conformes au haut niveau.
”Une opportunité énorme”
”Je ne vois pas comment la fédé peut se priver de cette opportunité en vue des JO, avec son envergure, son passé et son statut. Si on peut le nommer sélectionneur des Espoirs, évidemment qu’on va le faire.” Avant la signature de Titi, Daniel Riolo était dithyrambique sur les ondes de RMC. Après l’officialisation, le consultant n’a pas changé de discours. “Forcément, l’image dans le sport a une place très importante. Avec Thierry Henry et Kylian Mbappé, la France aurait de la gueule avec les JO organisés dans son pays”.
Difficile de dire le contraire. Jérôme Rothen tire le même constat. “C’est une super idée”, commence-t-il dans son émission, "Jérome s’enflamme". “Les gens l’ont oublié, mais Henry est retourné chez les Espoirs après avoir gagné la Coupe du monde. Cela démontre toute son humilité”, poursuit-il.
Pour l’ancien joueur du PSG, l’ex-Gunner saura comment parler à la nouvelle génération. “À Monaco, il s’est choppé (sic) avec les joueurs expérimentés, mais avec les jeunes, ça se passait très bien. Le discours passait bien et les jeunes en gardent un bon souvenir. Avec l’image et l’aura qu’il a, il n’y a aucune raison qu’il n’y arrive pas. Il a la mission de faire mieux que Sylvain Ripoll. Excusez-moi de penser qu’il va faire mieux Sylvain Ripoll ! Ça ne pourra être pire…”
Une expérience contrastée
Rothen met le doit dessus : son expérience à Monaco a été plus que contrastée. Thierry Henry avait été critiqué par certains joueurs, dont Aleksandr Golovin, toujours joueur sur le Rocher. “Peut-être qu’il n’a pas pu faire abstraction de son passé de joueur. Quand les choses n’allaient pas à l’entraînement, il devenait nerveux et criait beaucoup. Ce n’était peut-être pas nécessaire. Il venait alors sur le terrain et nous montrait ce qu’il fallait faire. Pour moi, il n’avait pas terminé sa transition vers un rôle d’entraîneur”, disait le Russe sur YouTube.
Son expérience ratée à Monaco date de 2018. De l’eau a coulé sous les ponts et l’avenir dira si Thierry Henry a appris de ses erreurs. Pour Daniel Riolo, le choix du mythique numéro 14 n’est pas uniquement un coup de communication. “Certes l’image est très importante, mais lorsque vous observez les candidats, les références des autres n’étaient pas beaucoup plus élevées. Si on excepte Sabri Lamouchi, avec qui Henry était en “finale” pour le poste, les autres n’ont pas un meilleur CV. Mais Lamouchi passe loin derrière en termes de notoriété.”
Juste un choix d’image ?
Henry aurait-il donc été choisi uniquement sur des critères liés à la notoriété ou l’image ? Selon Daniel Riolo, il y a d’autres choses à prendre en compte. “Les joueurs viennent en Espoirs en traînant les pieds”, estime-t-il. “Parce qu’ils pensent mériter les A ou parce qu’ils estiment recevoir moins de lumière dans cette catégorie. Je peux vous jurer qu’avec Thierry Henry aux commandes, ils vont tous venir en courant et ils vont être super motivés à l’idée de jouer pour lui. Il va maintenant devoir se construire un bon staff.”
Il reconnaît par contre qu’il est difficile d’identifier les capacités d’entraîneur de Thierry Henry. “Pour cela, il va devoir se construire un staff de qualité. Il va devoir démontrer que ce choix est également lié au terrain.”
Un défi très bien résumé par Vincent Duluc, éditorialiste pour L’Équipe : “Cette nomination, surtout, pose les bases d’un challenge multiple, réciproque et passionnant”, explique-t-il dans le quotidien de ce mardi. “S’il s’agit d’une chance pour les Espoirs, ce que l’avenir précisera, et pour la FFF nouvelle, qui a choisi un nom et une image autant qu’un sélectionneur, c’est surtout une chance pour Thierry Henry. À 46 ans et seulement 49 matches sur le banc en numéro 1, il n’a pas encore prouvé qu’il était un entraîneur.”
Thierry Henry sait donc ce qu’il lui reste à faire : convaincre sur le terrain. En dehors, il a déjà conquis tout le monde.